Les atlas célestes (gratuits !) disponibles en ligne
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Les atlas célestes (gratuits !) disponibles en ligne
Parcourir une carte céleste, pour moi, c’est le début du voyage, l’anticipation du chemin à parcourir au milieu des étoiles. Remonter le long des lignes imaginaires qui relient les plus brillantes d’entre elles, sauter de galaxies en galaxies. Bon nombre de voyages étoilés ont commencé non pas l’oeil rivé au télescope, mais le nez collé à mes cartes.
D’ailleurs, dans l’un des premiers livres d’astronomie qu’on m’ait offert, j’ai passé autant de temps à regarder les photos des anneaux de Saturne que les cartes - pourtant plutôt indigestes - qui figuraient à la fin de l’ouvrage.
Je suis ensuite parti à la recherche du parfait atlas. Celui qui présentait des qualités essentielles, parfois contradictoires : légèreté et robustesse, clarté et exhaustivité… J’en ai usé une paire, regrettant toutefois une seule chose : ne pas pouvoir les annoter, les crayonner, les découper ... en clair, les faire vivre de l’intérieur.
Puis le nouveau siècle est arrivé, généralisant l’usage d’Internet, et l’arrivée d’atlas célestes en lignes, gratuits, imprimables - et donc crayonnables, annotables, découpables - à l’infini.
Aujourd’hui, les atlas célestes disponibles en ligne sont nombreux. Ils sont plus ou moins détaillés, plus ou moins lisibles. Et ils ont deux qualités essentielles que n’ont pas les applications pour smartphone : ils ne se mettent pas en veille au bout de 15 secondes, et utilisés avec une lampe rouge, ils n'abîment pas l’accoutumance à l’obscurité.
Il suffit juste de les imprimer - avec une bonne imprimante laser, de préférence - et de protéger ses cartes (de l’humidité, notamment) en les glissant dans des pochettes transparentes, et le tour est joué.
A travers cet article - que je compléterai au fur et à mesure - je vous proposerai un petit tour d’horizon des atlas disponibles en ligne.
L'atlas du l'Union Astronomique Internationale
https://www.iau.org/public/themes/constellations/
L’Union Astronomique Internationale (UAI) et le magazine Sky & Telescope ont mis en ligne une série de 88 cartes, soit une carte par constellation. Les étoiles sont affichées jusqu’à la mag.6., et les objets du ciel profond sont repérés par un code couleur qui permet de les identifier sans difficultés. On y retrouve les objets du catalogue de Messier, et quelques objets remarquables du catalogue NGC, simplement identifiés par leur numéro. Certaines étoiles variables sont indiquées, ce qui n’est pas le cas des étoiles doubles, malheureusement.
Clairement, on n’est pas noyé dans les information, et la lecture des cartes est limpide. Les cartes sont disponibles en Gif et en Pdf.
Deux gros défauts toutefois : tout d’abord, les cartes sont présentées dans l’ordre alphabétique des constellations. Si vous voulez vous promener entre la Lyre, le Cygne et l’Aigle, trois constellations pourtant voisines, il va falloir jouer de l’ascenseur sur votre écran…
Mais surtout, les cartes sont présentées sans aucun souci de respect d’échelle : quelle que soit la taille d’une constellation dans le ciel, petite ou grande, sa carte sera ajustée pour rentrer dans un format A4. Pour moi, c’est un défaut rédhibitoire, indigne d'une institution comme l'UAI ...
La constellation de la Lyre, limpide à défaut d'être exhaustive
Le Taki’s 6.5 mag. Star Atlas
http://www.geocities.jp/toshimi_taki/atlas/atlas.htm
Cet atlas a été réalisé en 2005 par Toshimi Taki. L’ensemble du ciel est ici découpé en 12 grandes cartes en format pdf, à imprimer de préférence en format A3.
L’atlas couvre l’ensemble du ciel, et compte, outre l’ensemble des étoiles jusqu’à la mag. 6.5, environ 500 objets du ciel profond, des étoiles doubles et des étoiles variables.
Le Taki 6.5 reste très lisible, et ses grandes cartes facilitent son utilisation. On lui reprochera peut-être l’absence de légendes explicites - même si les symboles utilisés pour représenter les amas ou les nébuleuses sont ceux que l’on retrouve communément dans bon nombre d’atlas. L’utilisateur ne risque donc pas d’être dépaysé.
La constellation de la Lyre - Taki 6.5 star atlas
Le Taki’s 8.5 mag Star Atlas
http://www.geocities.jp/toshimi_taki/atlas_85/atlas_85.htm
Comme son nom le laisse imaginer, cet atlas est le grand frère de l’atlas cité juste avant. Pourtant, les deux atlas sont fondamentalement différents. Le ciel étoilé est ici découpé, du pôle nord céleste au pôle sud céleste, en … 149 cartes, toujours au format pdf, mais cette fois imprimables en A4. Evidemment, si vous habitez dans le nord de la France, il n’est pas forcément utile d’imprimer les cartes des constellations invisibles à ces latitudes.
L’atlas compte 88 000 étoiles jusqu’à la mag. 8.5, et 3 000 objets du ciel profond.
La lisibilité pâtit évidemment du nombre d’étoiles, mais également d’une certaine austérité d’ensemble : les noms des étoiles ont ici disparu, les noms des constellations sont très petits. Et surtout, rien ne permet de mettre en valeur tel objet remarquable du ciel profond par rapport à un autre, peut-être plus anecdotique. Pour se faire une idée sur l’intérêt de tel ou tel objet, il faudra donc s’en remettre à la littérature !
Dernier point : Le découpage en 149 petites cartes fait qu’il est facile de se perdre, là où le taki 6.5 offrait une large vue d’ensemble du ciel, rendant le repérage plus facile.
Une partie de la constellation du Cygne, autour de l'étoile Deneb
Le Mag.7 Star Atlas Project
https://www.cloudynights.com/articles/cat/articles/observing-skills/free-mag-7-star-charts-r1021
Le Mag.7 Star Atlas Project est un atlas céleste créé en 2007 par Andrex Johnson. Il se compose de 21 cartes (au format pdf, noir et blanc ou couleur), et couvre l'ensemble de la voûte céleste.
L'atlas comprend toutes les étoiles visibles jusqu'à la mag. 7.5, ainsi que 550 objets du ciel profond.
Les cartes sont claires, facilement lisibles. Les étoiles les plus brillantes comme Véga, sont représentées par des points de taille moins importante que sur les atlas cités plus haut. Avantage ou inconvénient, tout est ici question de goût. J'ai personnellement tendance à préférer que les étoiles les plus brillantes soient représentées par des points un peu plus gros.
Un point négatif : les légendes se limitent ici aux seules magnitudes des étoiles. Et sur les cartes, les objets du ciel profond sont représentés par un unique symbole circulaire, qui ne distingue pas les amas d'étoiles des galaxies ou des nébuleuses.
La Lyre. Remarquez les symboles - identiques - utilisés pour représenter M 56 & M 57, deux objets de nature bien différente ...
Le JPARSEC Atlas de Tomas Alonso Albi
http://conga.oan.es/~alonso/doku.php?id=projects
En faisant le tour des atlas célestes disponibles, que ce soit en librairie ou en ligne, Tomas Alonso Albi s’est lui-aussi rendu compte que l’atlas céleste parfait n’existait pas … sauf à le créer soi-même. A l’aide de JPARSEC, une suite logicielle de son cru, il a donc réalisé un atlas répondant exactement à ses besoins … et c’est une jolie réussite !
Le JPARSEC Atlas existe en deux versions : un version ‘normale’ , avec les étoiles noires et le fond blanc, et une version ‘dark’, proprement superbe ! Le fond noir est enrichi d’une magnifique Voie Lactée
Reste que sur le terrain, les cartes sur fond noir restent à peu près inutilisables - sauf à aimer s’exploser les yeux - et l’utilisation de l’édition ‘normal’ est largement préférable.
L’atlas est découpé en 26 cartes, larges et richement détaillées. La magnitude limite est de 8.5 pour les étoiles, et de 12 pour les objets du ciel profond. Ceux-ci bénéficient d’ailleurs de labels détaillés : aux numéros Messier ou Cadwell s’ajoutent les numéros du catalogue NGC, voire, pour les objets les plus connus, de leur nom usuel.
Cette abondance d’informations pourrait faire redouter une certaine confusion - et c’est vrai que les légendes se bousculent parfois le long de la Voie Lactée - mais globalement il n’en est pourtant rien. Les légendes sont précises, les dessins et les limites des constellations, de couleur grisée, ne nuisent pas à la lecture, à condition tout de même d’imprimer les cartes au format A3, car la loupe n’est pas fournie.
De plus, chaque carte s’accompagne d’un index recensant les principaux objets célestes qui y sont visibles - classés, de manière plutôt inhabituelle, par ordre de magnitude.
Peu de défauts, si ce n’est l’absence d’un index général en début d’atlas. Mais je cherche la petite bête, car le JPARSEC est probablement l’un des plus beaux atlas disponibles sur le net.
Le coeur de la constellation du Cygne
EDIT : En y regardant de plus près, je découvre que certains noms d'étoiles ont une orthographe inhabituelle. Je note également l'absence étonnante de certains objets, pourtant remarquables. A force de chercher la petite bête, on arrive à trouver quelques défauts quand même.
[Mise à jour du 8 juin 2018]
D’ailleurs, dans l’un des premiers livres d’astronomie qu’on m’ait offert, j’ai passé autant de temps à regarder les photos des anneaux de Saturne que les cartes - pourtant plutôt indigestes - qui figuraient à la fin de l’ouvrage.
Je suis ensuite parti à la recherche du parfait atlas. Celui qui présentait des qualités essentielles, parfois contradictoires : légèreté et robustesse, clarté et exhaustivité… J’en ai usé une paire, regrettant toutefois une seule chose : ne pas pouvoir les annoter, les crayonner, les découper ... en clair, les faire vivre de l’intérieur.
Puis le nouveau siècle est arrivé, généralisant l’usage d’Internet, et l’arrivée d’atlas célestes en lignes, gratuits, imprimables - et donc crayonnables, annotables, découpables - à l’infini.
Aujourd’hui, les atlas célestes disponibles en ligne sont nombreux. Ils sont plus ou moins détaillés, plus ou moins lisibles. Et ils ont deux qualités essentielles que n’ont pas les applications pour smartphone : ils ne se mettent pas en veille au bout de 15 secondes, et utilisés avec une lampe rouge, ils n'abîment pas l’accoutumance à l’obscurité.
Il suffit juste de les imprimer - avec une bonne imprimante laser, de préférence - et de protéger ses cartes (de l’humidité, notamment) en les glissant dans des pochettes transparentes, et le tour est joué.
A travers cet article - que je compléterai au fur et à mesure - je vous proposerai un petit tour d’horizon des atlas disponibles en ligne.
L'atlas du l'Union Astronomique Internationale
https://www.iau.org/public/themes/constellations/
L’Union Astronomique Internationale (UAI) et le magazine Sky & Telescope ont mis en ligne une série de 88 cartes, soit une carte par constellation. Les étoiles sont affichées jusqu’à la mag.6., et les objets du ciel profond sont repérés par un code couleur qui permet de les identifier sans difficultés. On y retrouve les objets du catalogue de Messier, et quelques objets remarquables du catalogue NGC, simplement identifiés par leur numéro. Certaines étoiles variables sont indiquées, ce qui n’est pas le cas des étoiles doubles, malheureusement.
Clairement, on n’est pas noyé dans les information, et la lecture des cartes est limpide. Les cartes sont disponibles en Gif et en Pdf.
Deux gros défauts toutefois : tout d’abord, les cartes sont présentées dans l’ordre alphabétique des constellations. Si vous voulez vous promener entre la Lyre, le Cygne et l’Aigle, trois constellations pourtant voisines, il va falloir jouer de l’ascenseur sur votre écran…
Mais surtout, les cartes sont présentées sans aucun souci de respect d’échelle : quelle que soit la taille d’une constellation dans le ciel, petite ou grande, sa carte sera ajustée pour rentrer dans un format A4. Pour moi, c’est un défaut rédhibitoire, indigne d'une institution comme l'UAI ...
La constellation de la Lyre, limpide à défaut d'être exhaustive
Le Taki’s 6.5 mag. Star Atlas
http://www.geocities.jp/toshimi_taki/atlas/atlas.htm
Cet atlas a été réalisé en 2005 par Toshimi Taki. L’ensemble du ciel est ici découpé en 12 grandes cartes en format pdf, à imprimer de préférence en format A3.
L’atlas couvre l’ensemble du ciel, et compte, outre l’ensemble des étoiles jusqu’à la mag. 6.5, environ 500 objets du ciel profond, des étoiles doubles et des étoiles variables.
Le Taki 6.5 reste très lisible, et ses grandes cartes facilitent son utilisation. On lui reprochera peut-être l’absence de légendes explicites - même si les symboles utilisés pour représenter les amas ou les nébuleuses sont ceux que l’on retrouve communément dans bon nombre d’atlas. L’utilisateur ne risque donc pas d’être dépaysé.
La constellation de la Lyre - Taki 6.5 star atlas
Le Taki’s 8.5 mag Star Atlas
http://www.geocities.jp/toshimi_taki/atlas_85/atlas_85.htm
Comme son nom le laisse imaginer, cet atlas est le grand frère de l’atlas cité juste avant. Pourtant, les deux atlas sont fondamentalement différents. Le ciel étoilé est ici découpé, du pôle nord céleste au pôle sud céleste, en … 149 cartes, toujours au format pdf, mais cette fois imprimables en A4. Evidemment, si vous habitez dans le nord de la France, il n’est pas forcément utile d’imprimer les cartes des constellations invisibles à ces latitudes.
L’atlas compte 88 000 étoiles jusqu’à la mag. 8.5, et 3 000 objets du ciel profond.
La lisibilité pâtit évidemment du nombre d’étoiles, mais également d’une certaine austérité d’ensemble : les noms des étoiles ont ici disparu, les noms des constellations sont très petits. Et surtout, rien ne permet de mettre en valeur tel objet remarquable du ciel profond par rapport à un autre, peut-être plus anecdotique. Pour se faire une idée sur l’intérêt de tel ou tel objet, il faudra donc s’en remettre à la littérature !
Dernier point : Le découpage en 149 petites cartes fait qu’il est facile de se perdre, là où le taki 6.5 offrait une large vue d’ensemble du ciel, rendant le repérage plus facile.
Une partie de la constellation du Cygne, autour de l'étoile Deneb
Le Mag.7 Star Atlas Project
https://www.cloudynights.com/articles/cat/articles/observing-skills/free-mag-7-star-charts-r1021
Le Mag.7 Star Atlas Project est un atlas céleste créé en 2007 par Andrex Johnson. Il se compose de 21 cartes (au format pdf, noir et blanc ou couleur), et couvre l'ensemble de la voûte céleste.
L'atlas comprend toutes les étoiles visibles jusqu'à la mag. 7.5, ainsi que 550 objets du ciel profond.
Les cartes sont claires, facilement lisibles. Les étoiles les plus brillantes comme Véga, sont représentées par des points de taille moins importante que sur les atlas cités plus haut. Avantage ou inconvénient, tout est ici question de goût. J'ai personnellement tendance à préférer que les étoiles les plus brillantes soient représentées par des points un peu plus gros.
Un point négatif : les légendes se limitent ici aux seules magnitudes des étoiles. Et sur les cartes, les objets du ciel profond sont représentés par un unique symbole circulaire, qui ne distingue pas les amas d'étoiles des galaxies ou des nébuleuses.
La Lyre. Remarquez les symboles - identiques - utilisés pour représenter M 56 & M 57, deux objets de nature bien différente ...
Le JPARSEC Atlas de Tomas Alonso Albi
http://conga.oan.es/~alonso/doku.php?id=projects
En faisant le tour des atlas célestes disponibles, que ce soit en librairie ou en ligne, Tomas Alonso Albi s’est lui-aussi rendu compte que l’atlas céleste parfait n’existait pas … sauf à le créer soi-même. A l’aide de JPARSEC, une suite logicielle de son cru, il a donc réalisé un atlas répondant exactement à ses besoins … et c’est une jolie réussite !
Le JPARSEC Atlas existe en deux versions : un version ‘normale’ , avec les étoiles noires et le fond blanc, et une version ‘dark’, proprement superbe ! Le fond noir est enrichi d’une magnifique Voie Lactée
Reste que sur le terrain, les cartes sur fond noir restent à peu près inutilisables - sauf à aimer s’exploser les yeux - et l’utilisation de l’édition ‘normal’ est largement préférable.
L’atlas est découpé en 26 cartes, larges et richement détaillées. La magnitude limite est de 8.5 pour les étoiles, et de 12 pour les objets du ciel profond. Ceux-ci bénéficient d’ailleurs de labels détaillés : aux numéros Messier ou Cadwell s’ajoutent les numéros du catalogue NGC, voire, pour les objets les plus connus, de leur nom usuel.
Cette abondance d’informations pourrait faire redouter une certaine confusion - et c’est vrai que les légendes se bousculent parfois le long de la Voie Lactée - mais globalement il n’en est pourtant rien. Les légendes sont précises, les dessins et les limites des constellations, de couleur grisée, ne nuisent pas à la lecture, à condition tout de même d’imprimer les cartes au format A3, car la loupe n’est pas fournie.
De plus, chaque carte s’accompagne d’un index recensant les principaux objets célestes qui y sont visibles - classés, de manière plutôt inhabituelle, par ordre de magnitude.
Peu de défauts, si ce n’est l’absence d’un index général en début d’atlas. Mais je cherche la petite bête, car le JPARSEC est probablement l’un des plus beaux atlas disponibles sur le net.
Le coeur de la constellation du Cygne
EDIT : En y regardant de plus près, je découvre que certains noms d'étoiles ont une orthographe inhabituelle. Je note également l'absence étonnante de certains objets, pourtant remarquables. A force de chercher la petite bête, on arrive à trouver quelques défauts quand même.
[Mise à jour du 8 juin 2018]
Benjamin Poupard- Admin
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