Uranus, ses satellites, et quelques cadavres d'étoiles

J'ai l'habitude de dire qu'une belle image astronomique, c'est la rencontre entre un bon ciel, un instrument bien réglé et un bon opérateur. Oui, sauf que ...

... ça fait 15 ans que je m'échine à essayer de réunir ces trois critères. Et ce n'est toujours pas ça !

Hier soir, j'étais avec Denis à l'observatoire de Beine-Nauroy, sous un ciel voilé par les poussières sahariennes. Rien de rédhibitoire, ceci dit : on voit juste un peu moins d'étoiles que l'avant-veille.

Le T410, lui, est une source récurrente de problèmes : le miroir secondaire fait la gigue, les vis de collimation du primaire sont trop serrées. A quoi s'ajoute une coma prononcée. Bref, il faut se contenter de conditions optiques plutôt moyenne.

Et ce n'est pas le talent de l'opérateur qui sauvera la situation : faire des darks full-size pour traiter des images qui ont été croppées, c'est très intelligent et très utile... Du coup, en lieu et place des étoiles, ce sont les zig-zags des pixels chauds qui sont bien nets !

Enfin bref, malgré ces déboires, nous avions prévu d'imager quelques nébuleuses planétaires, pour voir ce que ça donne : M 57, dans la Lyre, la Blinking Planetary dans le cygne, et la Blue Snowball, dans Andromède. 1000 poses d'une seconde à chaque fois (sauf pour la Blue Snowball, qui ne bénéficie que de 500 poses). On a vu mieux comme résultat final.




Nous avions également prévu d'imager Uranus et ses satellites. Et pour le coup, le pari a été relevé avec une étonnante facilité : les 5 satellites les plus brillants sont là - Miranda demande de plisser un peu les yeux, mais si si, cherchez bien ! Là encore, 1000 poses d'une seconde auront été nécessaires.



Côté technique, toutes les images ont été réalisées avec une ASI 224MC au foyer du T410 FD6, puis traitées avec Registax et post-traitées dans Photoshop (avec un usage abusif du filtre anti-poussière, la honte...)

Benjamin